Au départ, cela devait s’appeler Lune Noire. L’objet m’apparaissait en livre noir, mat, sobre et d’apparence silencieux: un corpus de nuit. Certain.e.s pourraient passer devant sans le voir, d’autres s’en méfier, d’autres encore sentir le curieux élan d’y plonger...
La langue y serait à la fois opaque et limpide, dense et intense, ferme et musicale; comme jetée là: filante! Peut-être aurais-tu l’impression de ne rien y comprendre et pourtant d’en saisir quelque chose. Lune Noire ne parlerait pas à ton conscient mais convoquerait en toi une foule d’images. Elle aurait récolté les sensations d’arrachement, les tremblements, les moussons et les pleines éclosions d’une femme-flamme encore inconnue de toi. Elle serait le fougueux témoignage vivant des myriades de dénuement-dénouement qu’on croise au soulèvement des toiles de l’inconscient, le périlleux ouvrage d’un détissage de soi, vibrant.
Lune Noire formerait l’élan d’une adresse faite de mouvements pluriels: poèmes, lueurs-phrases et chansons, à contacter en toi aussi les cosmogonies de l’être en mutation.
La Zer
Lune noire
Résidence d'écriture