À l'école, Alix est harcelée. Elle tente d'en parler à sa mère, à ses jouets, à elle-même. En vain, la honte est trop forte que pour oser la crier vraiment. Alors, elle se tait et s'invente une histoire où tout va bien. Elle se la raconte, elle la raconte à qui veut l'entendre, aux spectateurs pour commencer. Mais au fond, elle n'y croit pas. Pas vraiment.
Fait divers est une histoire qui a été, un récit dont les étapes ont été dispersées. Les personnages sont perdus dans leurs remords, dans leurs erreurs, dans leur incompréhension, face à l'absence d'Alix qui, oppressée par la honte et la peur, finit par se renfermer sur elle-même, son imaginaire pour seul ami. À l'aide de nombreux flash-back, le spectateur assiste aux discussions avortées, aux occasions manquées, où les personnages se parlent sans pour autant s'écouter.
À travers cette écriture, au-delà du sujet proprement dit, j'aimerais questionner l'importance de cet imaginaire que nous portons tous en nous et les possibilités que celui-ci permet. Fuir avec lui, de manière parfois salutaire ; pencher la tête et faire émerger de nouvelles questions grâce à lui ; se trouver, parfois, aussi... Afin de voir le spectateur élaborer, je l'espère, de nouveaux discours, de nouvelles possibilités pour lui-même, et, peut-être aussi, un peu, pour la société.