Biblioclastes - de Fanny Goerlich

Le Grand Bazar d'octobre

Les rencontres singulières

Si la fin de l'année 2021 est principalement consacrée aux reports des spectacles initialement prévus pour la saison 20-21, elle nous laisse également, le temps d'un mois, l'opportunité d'esquisser et préfigurer notre nouvelle ligne. Bienvenue dans notre Grand bazar d'octobre ! 

J'ai fait des études de littérature et j'ai lu et étudié de nombreux livres. Aujourd'hui, j'en déchire pour les transformer en collages.

Biblioclastes interroge le plaisir que j'ai ressenti lorsque j'ai déchiré une page dans un livre pour la première fois.

Durant ces trois soirées au boson, je partagerai avec vous mes questionnements sur la construction de ce plaisir et la déconstruction de ma relation aux livres et à la culture, relation teintée d'intimidation et de sacralisation.

Biblioclastes est aussi une expérience sensorielle et joyeuse durant laquelle nous nous donnerons l'autorisation de toucher aux choses que l'on s'interdit.

 

Par ailleurs, dans l'espace bar, nous vous proposons de découvrir les collages de Fanny Goerlich :

"Je crée des collages d’abord par jeu. Je m’amuse de la recherche incessante d’images et je m’amuse de la profanation de celles-ci. Je choisis des œuvres qui sexualisent ou esthétisent les corps représentés et je les détourne pour leur apporter une esthétique et un érotisme autres, empreint·e·s d'ironie. Les corps sortent de leurs cadres et se lient à d’autres corps, humains ou non.

Je me questionne constamment sur ce que je crée, comment je crée, pourquoi je crée, et sur les corps représentés dans mes collages. Ces corps sont issus pour la plupart de reproductions d’œuvres d’art dites « classiques » (faites par des hommes blancs cis hétéros) ou d’images publicitaires et de magazines. Les normes rattrapent alors ma pratique car les images que je déchire dans les livres ou les magazines se ressemblent. Ce sont des corps normés : féminins, blancs, minces, valides…

où chercher d’autres corps ? qu’est-ce que cela dit de devoir les chercher « ailleurs » ? quelle est la place de mon propre corps ?

La démarche est politique. La technique du collage - qui transforme des productions préexistantes - permet un processus de désacralisation des images, des textes et des livres que je déchire, que je mélange, que je critique et que je déconstruis.

Le collage est aussi une technique sensorielle et corporelle. Mes mains, l’acte de déchirer le papier et le plaisir physique que cela procure sont au centre de mon travail. Ma performance « Biblioclastes » explore d'ailleurs ce plaisir ressenti lorsque j'ai déchiré une page dans un livre pour la première fois."