Ma grand-mère ne supporte plus ses dents. Alors elle les recrache.
Ma grand-mère perd la tête.
La vie aussi la quitte. À 97 ans. Peut-être 98.
Elle est vraiment d’un autre siècle.
Et je me mets à écrire.
Pour renouer avec elle.
Pour lui dire sans tabou ce que, par pudeur, j’ai tu jusqu’à présent.
Et pour réfléchir à ce que la voir partir lentement suscite en moi comme interrogations alors que le monde, férocement, dérive.