L’envie initiale Notre proposition se situe dans la continuation de la collaboration que nous avons commencée en 2018 dans des recherches autour de l’engagement en art. Une première étape s’est concrétisée en novembre 2019 avec la création « Stanche mani », jouée à Bruxelles au Théâtre de la Vie était de sortir chacune de notre propre médium (arts plastiques / danse) pour trouver un territoire de rencontre autour de questions communes :
- Quelle est notre place dans ce monde, quelles réponses apporter en tant qu’être humain et artiste ?
- Quelle posture peut-on encore assumer pour sentir de la cohérence face à soi-même ?
L’enjeu du projet « Manos respirando » sera la mise en relation dans l’espace de deux langages avec des gestuelles, actions, temporalités, rapports aux mouvements et déplacements presque opposés mais dont la quête est la même : le lieu où le dialogue est possible, le lieu intérieur et extérieur du dépassement de soi pour accueillir la réalité, sa complexité et ses contradictions.
Dans la recherche de ce lieu on se laissera guider par la poésie, par des extraits de poèmes de John Berger, Alejandra Pizarnik, Emily Dickinson, Kae Tempest, etc.
On travaillera sur le mouvement de va-et-vient entre dessin/peinture, danse et mots ; sur l’espace physique et invisible. Poésie, matière et corps. La poésie prendra corps. Ensuite, quand il n’y aura plus de corps, l’œuvre plastique restera comme témoignage de la tentative de dialogue, de résolution des tensions, de création de lien.
Ces mots de Aliocha Wald Lasowski (L’art même, 3e Quadrimestre, 2022, p.71) résument l’intention profonde de notre collaboration : « Créer, rêver, imaginer, inventer, par les sensibilités du corps et de l’esprit, permet de déposer des traits d’union dans le monde. Proposer des traits d’union entre poésie, image, danse, mouvement, dessin, politique, désir, utopie ».
Lisa Da Boit
Natalia Blanch