Véronique Dockx a étudié le droit avant de se spécialiser en droit des migrations et en philosophie du droit. Après quinze ans au Barreau de Bruxelles, un burn-out la pousse à découvrir de nouveaux horizons… Des arts plastiques aux arts vivants.
Durant son pas de côté, elle tentera de rendre le droit compréhensible et accessible à toustes afin que chaque citoyen·ne puisse s’en réemparer.
Le droit ne peut être pensé en dehors de la société dans laquelle il s’inscrit. Il est un miroir des transformations sociales et politiques des sociétés ainsi qu’une des clefs pour en comprendre la signification. S’interroger sur le droit revient à s’interroger sur l’ordre politique dans lequel nous vivons et son ou ses avenir(s) possible(s). Or depuis plusieurs décennies, tout a été mis en œuvre pour nous rendre le droit opaque, nous en éloigner, nous le confisquer, alors que son emprise sur nos vies - individuellement et collectivement - s’est fait de plus en plus large et (op)pressante.
Comment récupérer les potentiels d'émancipation et d’action qu’il contient ? Comment faire pour rendre au droit sa dimension imaginaire et révolutionnaire, pour qu’il redevienne le mode de création qu'il a toujours été ? Et dans cette quête, que peut le théâtre ?
La recherche que je souhaite mener s’emploiera à explorer, inventer, expérimenter, une ou des formes sensibles et transdisciplinaires de partage des savoirs - ici, le droit - susceptibles de nous réapproprier ce qui nous a été confisqué, de nous remettre en capacité d’agir, de repenser le commun et inventer une autre manière de faire société. Chercher un nouveau langage, une forme nouvelle, scénique, hybride et immersive, résolument transdisciplinaire, sensible, d’expérimentation, entre théâtre, performance et débat public, qui nous permette de nous équiper pour repenser le monde et nous réempuissanter.
Dans cette recherche, une attention particulière sera apportée à l’influence/incidence des récits et des langages - langues - sur notre perception de la réalité comme sur le processus de fabrication du commun et notre manière de faire société. Car le droit est un récit, une fiction, qui détermine l’organisation et la forme de notre société autant qu’il en est tributaire. En tant que tel (récit-fiction), il est affaire d’imagination et de création/créativité, tant en ce qui concerne sa création/fabrication que son application.
- Véronique Dockx