Trente-sept fragments, des matérialités textuelles diverses : l'extrait de journal, la pure fiction, la poésie et le reste.
Le sujet qui les réunit est la relation entre une mère et son fils : elle meurt à la première ligne.
La parole est déclenchée : métamorphoses de Nelly, la mère, qui ne cesse de proliférer depuis sa mort. Le corps-mère est raconté mais aussi trituré, exploré, explosé, augmenté, battu, aimé. C'est l'histoire du corps de nos mères.
Règlements de compte, souvenirs tendres et réincarnations : un amour sensible et épouvantable, celui peut-être de toutes les relations mère-fils.
C'est une autofiction. Autofiction, parce que s'y assemblent des extraits de mon journal, des images scéniques, des reconstitutions de conversations, des scènes chorales, quelques monologues.
C'est intime. Ma mère est morte l'année dernière. C'est cet événement qui m'a mis au travail. J'écris avec elle, avec cette femme qui a été ma mère ; et sa mort. J'invite à regarder la mort d'un être cher comme un événement dans la relation et pas comme son point final, un moteur, déclencheur d'une réaction en chaîne où apparitions, réincarnations, souvenirs et résurrections se télescopent. C'est une chose qui arrive.
Joey Elmaleh