Delfina Rabán

Résidence d'écriture

Quelque chose de petit peut être le début d'un projet, petit comme un détail.

Il y a deux ans, je suis toujours en voyage et j'ai avec moi une boîte contenant des enveloppes et du papier à lettre. Cette boîte est le seul objet préservé de ma vie antérieure. 

Là survient la noblesse du papier à l'intérieur d'une boîte rigide et fragile qui se brisera par les angles, évoquant à chaque rupture une forme de communication en extinction, avec toutes ses implications du temps et de l'espace.

Comme une pratique d'affection, je garde aussi des adresses, celles où je suis allée et où habitent les personnes que j'ai rencontrées.

Une liste peut solidifier l'impermanence du voyage sous la promesse qu'elle contient : trouver une maison, une adresse propre.

Pendant le mois de mai, le boson sera ma maison, mon adresse postale, là où j'écrirai la correspondance qui contient des poèmes, des notes, des fragments, la mémoire des jours et d'un corps voyageant. 

Inaugurer un espace partagé avec le boson, qui ouvre d'autres temporalités, suspendues, dans l'action et l'effet d'une lettre où la résonance de ma résidence se matérialise subtilement dans le devenir de celles qui trouvent réponse...